L'EGLISE SAINT GERMAIN
Notre église est dédiée à St Germain sous le patronage de l’abbé de St Taurin d’Evreux.
La partie ouest de l’édifice (nef) est attribuée au milieu du XVIe siècle. Le chœur à abside à trois pans serait du XVIIème. Néanmoins les registres de la mairie nous indiquent l’existence d’une église (la cure) beaucoup plus ancienne et on peut penser qu’il existait un édifice antérieur qui aurait servi à la construction actuelle (voir les vestiges de constructions accolés sur le pignon oriental). Le clocher en charpente qui avait été prévu primitivement sur la travée occidentale de la nef construite quelques années après l’achèvement de cette nef, se trouve au-dessus du chœur. La cloche a été inaugurée en 1712 par le Seigneur Alexandre Charles, sire de Breauté qui est aussi à l’origine de la construction du château de Croisy, le Baron Levroux, Seigneur des fiefs de Ménilles, Monseigneur petit fils de France Duc d’Orléans, Maître Thomas Deschamps qui fut curé de Croisy de 1681 à 1714 et le commis Nicolas du Fossé.
Le pignon occidental est percé d’une grande baie en plein cintre à deux meneaux et remplage Renaissance. Les vitraux ont conservé leurs verrières polychromes du XVIe siècle.
Les verrières du chœur datent en partie de 1613. Vers 1880, un arc triomphal en bois a été érigé entre le chœur et la nef.
Les armoiries sur les murs et renforts appartiennent à la famille de Lombelon des Essarts du canton de Damville qui a habité un fief au Bechet “entre la rue du Village et le fossé de l’oseraie” jusqu’en 1791.
Au mobilier, on admirera une Vierge à l’enfant en pierre du XVème, une autre jolie Vierge en bois du XVIIème, deux saints évangélistes en bois du XVème placés sur les contreforts, enfin un lutrin en bois du XVIIIème.
Les archives de la mairie (état civil depuis 1650 et registre des délibérations depuis 1793) nous ont permis de retrouver un nombre important d’informations. A savoir, les noms de nos curés depuis 1487 qui étaient également Seigneur du Béchet jusque vers 1720 où ils ont vécu jusqu’au rachat de leurs terres par le Seigneur Charles de Bosguérard.
Le presbytère est reconstruit en 1731 par le neveu du châtelain, Maître Robert Casimir Bosguerard, à l’endroit de la ferme Baudet (date de la construction du pigeonnier à huit pans).
A la révolution, les structures administratives de nos villages changent avec la nomination des maires et des conseillers municipaux par le Préfet. Aussi le 25 décembre 1802 (an onze de la république) on voit la commune délibérer pour confirmer « l’installation » du nouveau curé en tant que « desservant » de la paroisse de Croisy. L’administration communale fait couvrir de chaux l’ensemble des murs intérieurs de l’église afin de recouvrir les signes de noblesses peints par les seigneurs du château. On les découvrira en 2012 suite a un démontage d’un placard. En 1850, le conseil municipal délibère à l’unanimité la demande au Préfet de solliciter Monsieur le Ministre des Cultes pour l’érection de l’église en “succursale”, compte tenu du nombre d’habitants (300), de l’éloignement des églises de Vaux et Ménilles et des communications très difficiles à cause des mauvais chemins...
En 1823, la châtelaine, Madame Marie Jeanne Rémy de Turicque, Comtesse de Gain, cède à la commune l’ensemble du cimetière ainsi qu’une bande de terrains autour de l’église permettant d’intégrer les sépultures de la famille des propriétaires du château et maire du village dans le cimetière communal.
On peut signaler aussi les sépultures existant dans la nef de l’église où gisent depuis 1738 Dame Françoise Catherine Poullain, épouse Duteme et Messire Louis Duteme dont le beau-père n’est autre que le Page Bosguérard de la famille du Curé de l’époque et du propriétaire du château.
En 1861, la commune fait construire la sacristie et en 1968, les toitures de l’église et du clocher sont refaites à neuf. En 2000, la sacristie fut rénovée par le personnel de la commune. Les tommettes du sol viennent des communs de la ferme et sont du XVIIIème
Depuis 2008 un vaste programme de restauration a été accompli dans la continuité suivant un plan de financement rigoureux. Ce fut le Beffroi, la cloche, les vitraux classés et non classés, les voutes, trois statues (Un christ en croix du XVIIème, un St Sébastien du XVIIème et une vierge du XVIéme puis suite la découverte de peintures murales cachées derrière un placard, ce fut le dégagement des peintures et de la litre en éliminant la couche de chaux les dissimulant et en faisant une reconsolidation picturale permettant de lire et comprendre les textes et illustrations datant du 16ème pour les plus anciens avec les blasons de la famille d’Harcourt, des Lombelon des Essarts et des Chalon. (Voir annexe 2)
Nous pouvons confirmer que notre église fait partie du patrimoine de notre commune; quoi de plus naturel que de cultiver son histoire et ses souvenirs et de veiller à son entretien. L’ensemble du site de l’église et de son muret est inscrit à l’inventaire des monuments historiques.